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Discours de Madame la Professeure Dandi Gnamou, Présidente de la Haute Cour de Justice, à l’occasion de l’inauguration des nouveaux locaux du CeDAT (Université d’Abomey-Calavi, le 11 octobre 2025)

Discours de Madame la Professeure Dandi Gnamou, Présidente de la Haute Cour de Justice, à l’occasion de l’inauguration des nouveaux locaux du CeDAT (Université d’Abomey-Calavi, le 11 octobre 2025)

11 octobre 2025   •   reformes

Monsieur le Professeur Ibrahim David Salami,
Monsieur le Président de la Cour suprême,
Monsieur le Recteur de l’Université d’Abomey-Calavi,
Monsieur le Doyen de la Faculté de Droit et de Science politique,
Monsieur le Vice-Doyen,
Monsieur le Professeur Attolou, représentant la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Professeure Yayi Ladekan,
Mes chers collègues,
Mesdames et Messieurs les enseignants-chercheurs,
Chers étudiants,
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
« L’avenir appartient à la science et à ceux qui s’en font les serviteurs. »
— Cheikh Anta Diop.
Cette citation, je pourrais l’utiliser pour rapprocher le Professeur Salami de moi-même et de beaucoup d’entre nous, et pour oser dire que là où il y a une volonté, il y a un chemin.
Et que, moi, je crois profondément que la volonté et la détermination sont les principales clés du succès dans cette vie.
En effet, si l’on croit véritablement à ce que l’on fait, et que l’on déploie les efforts nécessaires, on est capable d’atteindre n’importe quel objectif.
Cela symbolise bien, pour nous et pour le Professeur Salami, ce splendide édifice et tout ce qu’il représente.
Je voudrais donc, avant tout, remercier le Professeur Ibrahim David Salami pour l’honneur qu’il me fait en m’associant à cette cérémonie d’inauguration, qui est bien plus qu’un événement institutionnel.
C’est en réalité une célébration : la célébration du savoir, de la persévérance et de la foi dans la recherche.
Le CeDAT, que nous honorons aujourd’hui, est une œuvre intellectuelle devenue monumentale.
C’est le fruit d’une vision portée avec constance, d’un engagement poursuivi avec détermination et d’une passion vécue avec une exigence de tous les instants.
Cher Professeur,
ce centre que vous dirigez et animez depuis 2012 est à la fois votre idée, votre héritage et votre prolongement.
Le CeDAT, c’est vous : dans ce que vous avez de plus exigeant, de plus rigoureux, mais aussi de plus humain.
Au fil des années, vous avez su transformer une intuition académique en un creuset de recherche reconnu, un espace d’excellence qui réunit la science, la pédagogie et l’action publique.
Les nombreuses promotions des masters du CeDAT — Administration des collectivités locales, Contentieux public-privé, Marchés publics et Partenariats public-privé — en sont la preuve éclatante.
Vos ouvrages, vos grandes réflexions en droit public, la vingtaine de docteurs formés ici témoignent d’une œuvre patiente, cohérente et profondément humaine.
Le CeDAT est devenu une école de pensée, une communauté de savoir, un phare dans l’univers du droit public africain.
Et tout cela, on le doit à votre rigueur intellectuelle, à votre discipline morale et à votre sens profond du service public.
Cher Professeur,
votre parcours parle de lui-même : Agrégé des Facultés de Droit, Professeur titulaire, Président de la Chambre administrative de la Cour suprême, Avocat, Président honoraire de l’Académie des Sciences constitutionnelles, administratives et politiques, etc.
Mais, au-delà des titres, vous êtes un bâtisseur silencieux, un passeur de savoirs, un homme d’école.
Vous avez donné à la science du droit administratif une âme africaine, une assise institutionnelle et une visibilité internationale.
Votre œuvre dépasse le cadre académique : elle inspire la gouvernance, la justice et le service de l’État.
Ce bâtiment que nous inaugurons aujourd’hui n’est pas un simple ensemble de murs.
Il est le reflet d’un esprit.
Et je voudrais que chaque fois que nous entrons dans cet espace, nous soyons traversés par cet esprit, l’esprit du chercheur exigeant, de l’enseignant passionné, de l’homme de foi,
foi dans le savoir, foi dans la jeunesse et foi dans l’avenir.
Il fallait, pour aller jusqu’au bout, du courage, de la patience et, disons-le, une certaine dose d’obstination. Mais c’est ainsi que naissent les grandes œuvres, dans la conviction tranquille de ceux qui ne renoncent pas.
Je tiens donc à saluer, bien entendu, toutes les autorités rectorales et décanales, les enseignants-chercheurs, les collaborateurs, les techniciens, tous ceux qui ont su accompagner ce projet.
Mais chacun ici le sait : sans la ténacité du Professeur Salami, sans sa vision, sans sa fidélité à l’idéal universitaire, le CeDAT ne serait pas ce qu’il est devenu aujourd’hui.
Cher ami, en inaugurant ce bâtiment, nous offrons aux générations futures plus qu’un lieu d’étude. Vous leur offrez un repère, une boussole, une mémoire vivante.
Vous êtes, à bien des égards, l’un de ces artisans du savoir qui rappellent à chacun de nous que la science n’est pas une abstraction, mais un service rendu à la société.
Je voudrais vous dire merci, parce que vous avez su dire merci aux anciens, et c’est un élément fondamental.
Vous avez offert au plus universitaire des magistrats, le Président de la Cour suprême, Victor Dassi Adossou, avec qui j’ai eu l’honneur et le bonheur de travailler, ce qui lui est dû.
Et vous avez rendu hommage à ma mère, institutrice, secrétaire de direction, professeure d’informatique
et, comme par une belle coïncidence, gestionnaire de bibliothèque.
Vous avez transformé un centre de recherche en un centre de vie.
Je voudrais, du fond du cœur, vous redire toute mon admiration et toute ma reconnaissance, pour votre constance, votre humilité, votre simplicité.
Vous avez donné au droit, à la recherche et à l’enseignement supérieur une noblesse et une dignité qui nous honorent tous.
Vive la recherche,
vive l’Université d’Abomey-Calavi,
vive le CeDAT,
et vive ceux qui donnent à la science un visage humain.

Je vous remercie.

Pre Dandi GNAMOU.

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